Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
la guilde du lieudit l'effe
2 septembre 2007

Fiche de lecture 14

DSC00109

soit "les lieux de Marguerite Duras", entretien entre MD et Michelle Porte.

Le style: parfaite illustration de l'expression "parler pour ne rien dire".

j'attendais énormément de cet ouvrage, pensant naïvement qu'il constituerait un guide des différents lieux où mon auteur préférée aurait vécu. j'étais loin du compte (466-excédent de versement. Blague comptable minable, ok).

Je me retrouve donc dès les premieres pages face à une sorte d'interview que donne, donc, MD à Michelle Porte, mais bien loin de l'inventaire auquel je m'étais (avec joie) préparée. Sous prétexte d'évoquer la maison de Neauphle le Chateau, Marguerite Duras se livre à un exposé que je qualifierai, bien qu'il m'en coûte , de "bouleversant de connerie", sur la supposée différence avec laquelle on habite une maison selon que l'on est un homme ou une femme.

Interloquée par les phrases défilant sous mes yeux ébahis, je lis encore page 29 (on a changé de sujet): "Bach serait mort s'il avait su ce qu'il faisait.D'ailleurs, vous savez, il n'a pas dit une seule chose durant sa vie qui mérite d'être retenue.Goya non plus".Ah bon.Je lève les yeux un instant pour m'imaginer Bach et Goya comme deux abrutis moyens, n'ouvrant la bouche que pour lancer des "passe-moi le sel" ou autre "où est passé le Fébrèze?" (ceci dans l'hypothèse où ces personnages vivaient en compagnie d'un chat, bien sûr).

Page 46, j'assiste à ce qui peut passer, au point où j'en suis, pour un "coup de théâtre": une succession de photographies d'époque nous transporte au temps de la jeunesse de Duras, au Vietnam...et c'est reparti pour une couche de la concession au Cambodge, les agents véreux du cadastre, le barrage contre le Pacifique,etc.

De l'enfance coloniale on passe "tout naturellement" à l'évocation du personnage d'Anne-Marie Stretter (cf "India Song" fiche de lecture à paraître prochainement sur ce blog).

Page 77, je me réveille de ma torpeur, à la lecture d'une phrase démontrant tout le talent visionnaire de Marguerite Duras: "je dis que la fin du Monde arrivera lorsqu'il n'y aura plus sur terre que ces deux blocs monolithiques de la Russie et de l'Amérique qui se regarderont dans un désert".Edifiant.

Enfin, pour la bonne bouche, autres propos savoureux page 85: "mais vous savez j'ai fait Iroshima mon Amour il y a ...il y a seize ans maintenant, et je me suis aperçue il y a deux ans peut-être que Nevers, Nevers en France, c'était never, "jamais" en anglais". Et là, je suis confuse, mais je ne vois pas du tout ce qu'elle cherche à prouver!! jamais quoi?? à la limite "never more" j'aurais compris, pour Hiroshima...mais dans cette hypothèse, il aurait fallu que l'action ait lieu à la fois à Nevers et à la fois à Ste Maure de Touraine, par exemple.Bref.

Je referme ce livre sidérée, scandalisée et affamée (les fenouils, consécutifs à 3h20 de VTT, montrent ici leurs limites).

Conclusion:  à ce compte-là, je suis tout à fait en mesure de publier un volume 2 des "lieux de Marguerite Duras". En voici d'ailleurs même quelques extraits, tirés de ma collection personnelle:

DSC00156

le lycée où MD a (brillamment ) eu son bac. à l'époque baptisé "lycée Chasseloup-Laubat" Ho-Chi-Minh City.

DSCN1632

La maison où la mère de MD finit ses jours, à son retour des colonies, à Onzain , dans le Loir-et-Cher (comme on le voit, je ne recule devant rien pour marcher dans les pas de mon auteur préférée)

DSCN1635

Et la fameuse maison de Neauphle Le Chateau, dans les Yvelines, vue de la rue, un jour de déluge, depuis mon volant. Oui, c'est magnifique.

Voilà à quoi ça ressemble, pour les gens normaux, les "Lieux de Marguerite Duras"!!!!

Publicité
Publicité
Commentaires
la guilde du lieudit l'effe
Publicité
Derniers commentaires
Publicité