Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
la guilde du lieudit l'effe
17 décembre 2015

Plan général de gestion des déchets ménagers

Au même titre qu’il n’y a pas de service postal dans la Black city (un facteur à vélo, dans le sable , on voit bien que le concept n’est pas transposable..), il n’y a pas de service de ramassage des ordures ménagères ; il convient de se bricoler son propre système soi-même.

Depuis notre arrivée, nous en avons testé plusieurs : le premier fut le plus contraignant pour nous, car il consistait à charger les poubelles dans le coffre de la voiture, avant d’aller déposer le tout dans l’une des bennes à ordures de la ville.

 

422

Cette solution  présentait l’avantage de nous permettre d’évacuer les ordures au rythme souhaité, ce qui est appréciable au regard de toutes les horreurs que l’on peut balancer dans une poubelle ; le jour où il s’est agi de se séparer du cadavre de notre chat, par exemple, il fut bien pratique de pouvoir embarquer la dépouille fraîchement refroidie sans avoir à supporter sa présence dans l’enceinte de la maison en attendant que l’on vienne nous en débarrasser. Ce n’était tout de même pas une partie de plaisir que de se frayer un chemin jusqu’à la benne, en bravant à la fois les mouches, les odeurs et les mendiants installés au milieu. Mais au moins, nous ne vivions pas dans nos détritus. Cette manœuvre a perduré quelques mois, avant que les services de la ville ne se séparent du prestataire de service, et que les bennes à ordures ne soient purement et simplement retirées .

Nous avons donc du trouver un plan B : notre propriétaire nous mit en relation avec un « auto-entrepreneur » qui, moyennant l’équivalent de 15 euros par mois, venait sonner à notre porte, à raison de trois fois par semaine environ, afin de collecter nos ordures.

949

 

On le voit, ce système présentait l’avantage d’être à la fois pratique et écologique . Ecologique jusqu’à un certain point cependant, car si l’âne ne pollue pas, contrairement au camion benne, il n’emmenait toutefois pas nos déchets vers une usine de traitement , mais se contentait d’aller les abandonner en lisière de la ville, comme tous ses collègues.

 

A la rentrée de septembre, le contrat ne fut pas reconduit entre notre propriétaire  et celui de l’âne ; la propriétaire de la maison mit en place un nouveau système : elle mit à notre disposition un bidon grand modèle, installé devant la porte de la maison de ses parents, qui sont nos voisins . (bidon au fond à gauche)

002

 

Très vite, il est apparu que ce n’était pas opérationnel : tout d’abord, le nouvel opérateur imposait que les détritus soient mis en sacs ; or, le gouvernement interdit la vente de sacs poubelles, au même titre qu’il interdit la vente d’alcool ( !?) ; je dois donc conditionner mes ordures dans des sacs en toile, rien moins qu’étanches. Ensuite, les enfants du quartier venaient, à peine les ordures déposées, éventrer les sacs et disperser leur contenu devant la maison après en avoir fait l’inventaire, ce qui nuisait à l’harmonie visuelle du quartier. Enfin, les voisins d’en face utilisaient notre bidon à leur propre compte, remplissant ce dernier trop vite au regard du rythme supposé des vidanges. C’est la propriétaire elle-même qui a découvert ce pot aux roses : « comment savez-vous que ce sont les poubelles des voisins et non les nôtres ? ». « A l’odeur », me répondit-elle, me laissant dans d’insondables réflexions sur les particularismes comparés des odeurs des poubelles comme différence culturelle.

 

Le bidon fut donc déplacé, et installé dans le garage des parents de la propriétaire, dont on nous confia la clé ; à l’époque de la mise en place du bidon, ils étaient en vacances dans leur « village ». Voici le décor :

006_Old1

 

Au début, tout allait bien, mais très vite il est apparu une fois encore que le système avait des limites, très vite atteintes si le collecteur de poubelles n’intensifiait pas le rythme de ses passage..Car nous nous nous retrouvons en un temps record dans la situation suivante :

006

 

 

Outre l’encombrement, ce sont surtout les effluves envoûtantes que dégage cet alignement de sacs que je soupçonne de devenir gênantes  pour les parents de la propriétaire, une fois qu’ils auront retrouvé leurs pénates. Car si je ne balance pas chaque matin un cadavre de chat, j’ai tout de même régulièrement des armes chimiques en devenir à leur proposer. Prenons par exemple cet individu :

005

une fois que j’aurai déposé sa tête et ses tentacules dans le garage d’à côté, et que le tout y aura séjourné quelques heures par 30°C, il me semble que le voisin, qui devra déjà enjamber l’obstacle dans son froufroutant costume traditionnel, aura très vite du mal à rejoindre le volant de sa Mercedes sans tomber dans les pommes.

J’attends donc que l’on vienne m’exposer une nouvelle procédure d’enlèvement des ordures.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Oh bah non, le chat...
O
Ce poulpe me fait diablement penser à la photo de la dernière réunion de comptables...<br /> <br /> Mais comment peut on avoir l'idée de cuisiner ses colègues?? Même à la black city!
L
Je ne sais pas si c'est une procédure d'enlèvement des ordures mais j'ai une solution simple : quitter le pays.<br /> <br /> <br /> <br /> Par ailleurs, la Mercedes n'est pas équipée de ses jantes d'origine, elle perd de l'huile et la saleté de sa carrosserie est intolérable.<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, je n'aime pas l'oeil torve de ce poulpe.
la guilde du lieudit l'effe
Publicité
Derniers commentaires
Publicité