Quand y'en a plus, ben en fait, y'en a encore!

Sans doute l’idéal aurait-il été d’ouvrir un nouveau blog, sans lien avec l’initial ; mais cela m’aurait obligée à tout recréer, et je n’en avais pas le courage.

Puisque je me souvenais (allez savoir par quel miracle..) des codes d’accès à celui-ci, il était plus simple de continuer , après avoir précisé les quelques éléments de contexte suivants :

Ainsi donc, nous voilà en 2014, et depuis le dernier article posté ici, par le jeu d’ un concours de circonstances, je me retrouve :

1/ mariée (pas « en couple », hein, carrément « mariée »)

2/ mère de DEUX enfants (conséquence du 1/ , forcément, à force de bricoler, on donne des chances au destin de vous affubler d’un deuxième mouflet)

3/ en congé parental (ça, ça veut dire que je ne travaille plus, momentanément ; non parce que j’ai piqué dans la caisse du trésor public, mais parce que j’ai un enfant de moins de 3 ans ; ce congé sans solde m’est accordé de droit jusqu’aux 3 ans de mon enfant. C’est ce qu’on appelle un acquis social).

4/ domiciliée en Afrique, dans une charmante République islamique, pour au moins deux ans.

C’est  le 5 décembre dernier que nous avons débarqué, par 36 degrés, sur le tarmac de notre nouvelle ville, que nous surnommerons fort à propos la « black city », laquelle succède à la précédente, la « white city » .

Après seulement 4 jours passés dans une auberge du centre ville , nous avons pris possession de notre logement. La recherche de la maison avait été grandement facilitée par l’existence d’un forum internet dédié aux annonces d’expatriés dans le pays : j’ai ainsi pu, bien en amont du départ et depuis la Guilde, trouver renseignements et contacts avec des français déjà installés ici, mais aussi acheter des meubles, et même finalement, par visioconférence, visiter une maison et obtenir un accord de principe avec sa propriétaire.

Une fois sur place, les formalités furent vite expédiées, pas besoin de dossier extravagant, nous avions les clés de la maison et signé le bail sans même avoir versé le moindre centime, centimes que nous avons eu un peu de mal à réunir, car il nous a fallu un peu de temps pour mettre au point notre tactique d’approvisionnement en espèces. Or tout, ici, se règle en espèces. Le paiement par carte bleue n’existe pas. Seul recours légal, le DAB, récemment installé ici. Mais les retraits sont limités, il faut donc jongler et anticiper ; je suis en phase d’apprentissage.

Une fois la question de la maison résolue, il a fallu l’équiper ; nous ne remercierons jamais assez Philippe, un breton arrivé depuis presque un an, pour l’aide précieuse qu’il nous a apportée en terme de logistique à ce moment-clé !Grâce à lui et à son gros Land Cruiser, j’ai pu réunir toute la vaisselle de base et l’équipement électro ménager, remplir le frigidaire et surtout repérer les différents endroits où se ravitailler, cependant que les petites étaient aux bons soins de la nounou des enfants dudit Philippe.

Le 24 décembre, date symbolique, j’ai pu enfin prendre livraison de ma voiture, ce qui a incontestablement changé la donne. Nous avons beau résider en « centre ville », proche de tous les commerces , les trajets ne peuvent être faits à pied ; les transports en commun sont loin d’être au point, et les taxis sont rares, en plus d’être surchargés de clients déjà installés (sans parler des chauffeurs, qui ne connaissent pas la ville ou ne parlent pas français, donc difficile d’arriver à bon port, en supposant qu’on se résolve à s’asseoir à l’arrière avec 3 autres clients).   L’ambassade a eu l’amabilité de me réserver une voiture avec chauffeur le temps de deux ou trois après-midi, mais cela ne pouvait en aucune façon être une solution pérenne. Il a donc fallu se mettre en quête d’un véhicule.Et, chose qui nous aurait paru la pire marque de suffisance et d’arrivisme en région Centre, notre cahier des charges exigeait que le véhicule en question fût un 4X4 !!  Une jeune allemande en fin de contrat nous a vendu sa voiture, et le moins qu’on puisse dire, c’est que cette dernière n’est pas exactement le meilleur vecteur de frime qui puisse exister .

Après plus d’un mois dans le pays, une saine routine est en train de s’installer : Paulo (mon mari) a enfin trouvé le moyen de refuser poliment les 1243 verres de thé à la menthe que ses collègues lui proposent à longueur de journée, Lucille a une « meilleure copine » (dont elle a tout de même du mal à se souvenir du prénom) ainsi qu’ un amoureux, et Eléonore (la petite sœur, dite Eléonore le Putois) s’habitue à son nouveau multi-accueil (qui est en réalité la section crèche d’une école primaire).

En ce qui me concerne, j’en suis encore à traiter les différents dossiers d’intendance : changer la carte grise de la voiture, assurer la voiture (ce qui ne nous empêche évidemment pas de rouler, nous ne sommes pas en France !), parfaire l’ameublement de la maison, acheter à manger (pas toujours simple, loin s’en faut), faire installer la télé pour retrouver M6 (alléluia !!), faire accepter ma demande d’adhésion au club de sport, ou encore dégotter l’endroit où se pratiquent les épilations (toutes les femmes étant voilées et emmitouflées de pied en cap ici, il semble que la chasse aux poils disgracieux sur les guibolles ne fasse pas partie des priorités !) .

Nota : la connexion internet étant satisfaisante mais néanmoins sujette à interruptions soudaines, je poste les photos par articles séparés, et par thèmes.

Comments

[Ben Constant]

Quelle histoire ! Pour moi, rien n'a changé : toujours débordé par le travail, amateur de vieilles voitures allemandes, isolé affectivement et adepte des bases de données en tous genres.

[pith]

Que dire....

voilà la réponse à une de tes questions concernant la black city:



http://www.jepic.org/wp-content/uploads/2012/12/femme-poilue.jpg