Polluer, oui, mais avec élégance
Samedi matin.
je ramassais distraitement les pommes, coings et poires pourris qui jonchaient la pelouse du verger de la Guilde, dans l'optique subtile d'une limitation des risques de transformer ma tondeuse en centrifugeuse, le moment venu.
En accomplissant cette activité censée me "vider la tête" (comme si elle en avait besoin..)je réfléchissais au contraire à plein régime.Pour une fois, je n'étais pas en train de rêvassais au jour béni où le SMIG aura enfin atteint 3000.00€.Non.
En buvant mon thé citronné, je venais en effet de lire une définition du développement durable, selon laquelle il s'agit de répondre "aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs"(rapport Bruntland 1987).
Je confrontais cette idée avec celle selon laquelle l'espèce humaine vivait ses derniers instants;idée que résume habilement la phrase énoncée la semaine dernière par mon Sauvage ami breton:"n'oublions pas que si l'on comparait le vie de la Terre à une année, l'homme serait apparu le 31 décembre à 23h50...minuit est proche."
Forte de cette phrase encourageante, je me demandais à quoi bon, dans ces conditions réjouissantes de mort imminente,prendre encore des pincettes avec les energies non renouvelables, ou arrêter de massacrer la nature?...
J'en étais à ce stade de ma passionnante réflexion, lorsque, en ramassant une poire d'aspect particulièrement ignoble, mon regard tomba sur mon appareil à pollution, que j'avais oublié depuis la veille à l'entrée dérobée de la Guilde:
Mon cerveau en ébullition ne fit qu'un tour; et il me vint une vision (dans l'eau de Seltzt):
L'association de ces deux images m'amena à décider tout de go de laisser tomber tous ces fruits pourris, et de nettoyer mon appareil à pollution.
Cependant que P12 se livrait à un exercice de sommeil en situation extrême, je me mis séance tenante à l'oeuvre.
Je fus cependant immédiatement confrontée à une anomalie bloquante: aucune idée du genre de produit à utiliser dans cette entreprise...le champ du possible était vaste, et par là même, déroutant:
Tranchant dans le vif, je me décidais finalement pour le liquide vaisselle.Et je fis de mon mieux pour rendre à cette voiture l'éclat de ses vertes années (!!....pour un appareil à polluer...non rien, c'est pas grave..).Résultat à mi-parcours:
La modestie (et aussi un peu mon incapacité à atteindre le milieu du toit, je dois le dire) m'empêche de vous livrer un aperçu du résultat final.
Bon.Sinon, après, j'ai tondu.Voilà.