Etre et avoir
En ce moment, je commence à apprendre à Lucille la lecture et l'écriture. Je sais bien qu'a priori, je suis en avance sur le calendrier, puisqu'à l'école, c'est seulement au CP qu'ils commencent à évoquer le sujet, mais le CP, c'est en septembre pour Lulu, l'avance est donc relative.
Par ailleurs, je suis assez tendue sur la question, tant il me semble que le nombre d’enfants ne maîtrisant pas les bases à l’arrivée en sixième est élevé. Je suis donc convaincue que je devrai tôt ou tard me mêler de cet apprentissage, alors même qu’il y a encore peu de temps, je me disais que ce n’était pas de mon ressort, qu’il fallait un professionnel pour ça, qu’on ne s’improvisait pas enseignant. Mais puisque je vais devoir m’y coller, autant prendre dès maintenant le taureau par les cornes, puisque nous disposons de temps (il n’y a pas classe l’après-midi, hormis le dimanche et le mardi), et que Lucille est volontaire.
Je dois reconnaître que l’éducation nationale a posé les bases élémentaires que constituent la reconnaissance des lettres (et des chiffres) par l’élève : Lucille savait déjà lire et former les lettres de l’alphabet ; en m’appuyant sur ce socle, je lui apprends à prononcer un ensemble de lettres (B-A = BA) en le lisant, puis à l’écrire sous la dictée. Je lui fourre aussi dans le citron les sons nécessitant plusieurs lettres (OU, ON, QU, AN, EN, AIN, UN, IN, PH, etc), et nos exercices consistent soit en des dictées de mots, soit en des lectures (déchiffrages serait plus exact) de mots. Je travaille de façon empirique, avec comme seul matériel un cahier et un stylo.
Les premières séances ont été éprouvantes, une vraie guerre des nerfs. Lucille ne comprenait rien,et je n’arrivais pas à maîtriser mes émotions (colère, dépit, exaspération, suffocation, bouffées de violence contenues à grand peine..).
Mais une fois passé le premier cap, nous prenons désormais du plaisir toutes les deux à nous isoler pour « travailler ». J’ai hâte de revenir en France quelques jours le mois prochain pour trouver des cahiers d’exercices au visuel que j’imagine plus parlant. J’ai hâte aussi de rentrer en France pour boire du vin ( Cela n’a rien à voir avec le sujet, même si, au sortir des premières leçons de lecture, j’ai amèrement regretté l’absence d’alcool dans le pays, ça m’aurait permis de me détendre !) .
En attendant, voici des images de nos petits matins, le trajet que nous effectuons à pied pour aller à l’école.
On part de la maison à 7H30 à peu près ; on se gare à proximité de la crèche d’Eléonore, où nous la déposons, puis nous rejoignons le lycée français à pied :
Nous laissons donc le putois ici. Puis nous repassons devant la voiture:
Nous longeons la rue de la crèche..
Nous arrivons au coin de la rue:
Nous rejoingnons un "goudron", le traversons, et atteignons les abords de l'établissement:
A ce stade, Je laisse Lucille rejoindre ses camarades et sa maîtresse, et je fais le chemin en sens inverse:
Je remonte dans la voiture, et je rentre à la maison.