Jules Ferry dans la Black city

27 janvier 2014

S’installer en terre étrangère supposait de quitter la petite école maternelle proche de la Guilde pour Lucille, mais dans quelle structure allait-elle se retrouver ?

Il existe un certain nombre d’écoles privées locales s’auto proclamant « programme français », mais c’est tout naturellement vers le « lycée français », établissement du réseau AEFE que nous nous sommes tournés pour scolariser la face de crabe. Il regroupe tous les niveaux de la moyenne section maternelle jusqu’à la terminale (pas en une seule classe unique, évidemment !), et compte plus de 600 élèves, dont une minorité de Français.

Habituée que je suis à l’instruction obligatoire et gratuite, j’ai tout d’abord failli perdre connaissance lorsque la directrice de la maternelle m’a annoncé le tarif « d’écolage » comme ils disent. Elle m’a précisé que certains autres lycées français de par le monde pratiquaient des prix bien plus élevés, et qu’en gros, je n’avais pas à me plaindre. Soit. De toute façon, y’avait pas le choix (sauf à me tourner vers une autre école privée). Et chose devenue presqu’agréable, j’ai pu sortir mon chéquier du crédit agricole, l’établissement, grand seigneur, acceptant les règlements en euro par chèque ! Pour une fois, pas besoin de réunir une liasse affolante de billets locaux, en jonglant entre le montant plafond du retrait imposé par le distributeur, et le montant plafond sur 3 jours imposé par la banque. Un sacré argument de vente, ici.Et deuxième raison de s'estimer heureuse, le tarif double pratiquement pour les locaux, et triple ou presque pour ceux qui ne sont ni français ni locaux. Forcément, vu comme ça...

Autre surprise, la somme versée n’inclut pas les fournitures scolaires ! il a donc fallu rassembler les cahiers, gommes, tubes de colle (8 tubes de colle, quand même !), les feuilles de canson couleurs assorties et autres fantaisies, avant le jour de la rentrée suivant les vacances de Noël, soit le dimanche 5 janvier . C’est amusant, ce décalage de calendrier qui déplace le week-end d’un jour, et ramène les enfants à l’école le dimanche matin.

Lucille, qui avait quitté sa précédente école (gratuite, bordel !) le 2 décembre, n’en pouvait plus d’impatience après cette coupure de plus d’un mois. Et c’est avec un plaisir et un naturel déconcertants( mais ô combien rassurants pour moi !)qu’elle a intégré sa nouvelle classe et adopté sa nouvelle maîtresse.

Le lycée jouxte l’ambassade de France, et bénéficie du même mur d’enceinte que cette dernière, avec les fameux chevaux de frise en haut, et le filtrage à l’entrée. La cour est un immense bac à sable, ce qui est plutôt réjouissant quand on a 5 ans.

Les horaires sont différents de ceux pratiqués en France, et changent à compter d’avril (il n’y aura alors plus de cours l’après-midi, nous serons en saison chaude; parce qu'il paraît qu'on se les gèle en ce moment. Je n'avais rien remarqué, il fait 30° tous les jours.). Les cours ont lieu tous les matins du dimanche au jeudi, de 8H à midi. Il n’y a école que deux après-midi par semaine, les dimanche et mardi, de 14H30 à 16h30 . Pas de cantine, pas de garderie, il faut donc être disponible en tant que parent .

Lulu au bout de la rue (interdite aux voitures) passant devant l'école:

une fois qu'on a traversé le goudron, on emprunte la rue interdite aux véhicules, avec nos pieds, et on arrive au portail du lycée:

sur la gauche du portail, on aperçoit un tableau d'affichage, en voici un élément:

et dans le sac de chaque élève, un carnet de correspondance avec photo, à présenter au vigile lors de chaque entrée dans l'enceinte du lycée; voici celui de la Lulu: